L’AMOUR ME HAIT
(Philippe kel Joncquel)
L’amour est l’œuvre d’un baiser
Que les couleuvres ont avalé.
Vidant le fleuve où l’on s’aimait
Toi bouche veuve, moi bouche bée.
L’amour, qu’il pleuve à en crever
Des pleurs ne peuvent rien changer
L’amour me hait
L’amour me hait.
L’amour fait naître des regrets
A la fenêtre où l’on s’aimait
D’écrire des lettres et d’embrasser
Des kilomètres de beauté.
L’amour sécrète des secrets
Que les poètes m’ont volé.
L’amour me hait
L’amour me hait.
L’amour ne cesse de gueuler
Sur ma jeunesse déjà rentrée.
Ce qu’il en reste de sucré
N’a plus le zeste que j’aimais.
L’amour se laisse à désirer
A d’autres caresses, d’autres baisers.
L’amour me hait
L’amour me hait.
Amour pourrais-je te faire goûter
Au privilège d’un baiser.
Prendre un p’tit dèj et réveiller
Un vent de Norvège en été.
Je n’ai que sais-je où m’en aller
Que sur tes lèvres enneigées.
L’amour me hait
L’amour me hait.